mardi 4 mai 2010


Exposition au Conservatoire d'Abbeville à partie du 11 mai 2010. Vernissage le 20 mai à 17h30. 23 rue Lesueur - 80100 Abbeville tel. : 03 22 24 41 28

lundi 3 mai 2010

exposition à crosville

Dans le cadre des Rencontres d'Artistes de la linerie à Crosville, haute normandie, Sausen Mustafova présente une installation/exposition à partir du 1er mai jusqu'au 30 mai 2010 (ouverture tous les week 14h-18h)
Notez également : performance peinture (sausen mustafova)/lecture (odile mauviard), sur un texte de Wadji Mouawad "un obus dans le cœur".

à propos ...


La poésie, le rythme, la musique sont capitaux dans le processus créatif. Je tente de les intégrer sans cesse dans la peinture elle-même, cherchant la poésie dans la matière, la musique dans le geste. Les pigments, les couleurs et les laques sont comme les mots qu’il faut associer, de telle sorte qu’ils sonnent justes, et que, l’air de rien, ils fassent un tout organique et harmonieux. C’est cela qui fait la poétique de la matière. Tout cela ne serait pas sans le geste qui insuffle un rythme à cette matière à travers l’acte même qui engage tout le corps dans la peinture en train de se faire, de naître, ce geste qui donne le rythme à la matière et impose à l’œil une circulation dans l’espace du tableau, de l’œuvre. Là l’œil se pose, ici il passe, et là il s’arrête comme sur un soupir. J’ai pris tardivement conscience de l’importance de la musique dans mon travail, notamment à travers l’importance du geste, car en peignant, très souvent, voire toujours au sol, je tourne autour du tableau, et la surface du tableau se compose en même temps que le corps danse dans l’espace de l’atelier au rythme d’un Rakhaminov, d’un Glen Gould ou encore Tracy Chapman.

Quand la surface est insuffisante, quand l’énergie présente ne s’épuise pas dans la surface qu’offre une toile, j’en pose plusieurs et je passe de l’une à l’autre et se crée ainsi, une suite picturale, qui pour moi est très proche de l’esprit de la suite musicale : la tonalité est identique, mais les rythmes et les modulation de caractère varient.

Cette façon de travailler me permet d’explorer, de chercher à être à la fois dans l’expérimentation permanente, parce que le geste reste libre et spontané, et de tendre vers quelque chose qui est esquissé dans ces suites. C’est aussi accepter que l’on ne saisit pas d’une façon précise ce que l’on veut dire – la maîtrise totale n’est pas possible – et bien que la poésie s’encre ici dans la matière, le propos de celle ci reste de l’ordre de l’évocation et de la suggestion comme la musique.